04/1989 - 06/1989
Les vieux
Et tout autour de vous, voyez comme ils sont vieux,
Voyez comme ils sont laids, comme il manquent de vie,
Leur peau toute ridée, n'est qu'une peau pourries,
Et leur corps rabougri, devient un corps tout bleu.
Dans leur tête voyez, comme ils sont malheureux,
Voyez comme ils ont peur, que leur vie soit finie,
La mort est devenue, leur plus grande ennemie,
Dont ils s'approch'nt à chaque instant encore un peu.
Il ne coule plus d'eau, au désert de leur tête,
Où tout est desséché, comm' si une tempête,
Avait pu ravager, la mer de leurs désirs.
Et l'acide a comblé, la mer de leurs pensées,
Leur raison s'est noyée, juste avant de moisir,
Et de leur recracher, leurs plus jeunes années.
04/89 - 06/89
Les amoureux
Si vous pouvez les voir, eux ne le peuvent pas,
Car ils sont amoureux, et l'amour les isole,
Et un ange les cache avec son auréole,
Et ils ne nous voient pas, car ils ne sont plus là.
À deux, ils ont trouvé, le bonheur ici-bas,
À deux, le paradis n'est plus une idée folle,
À deux, ils ne voient plus, les heures qui s'envolent,
Mais ils voient le soleil, qui guide chaque pas.
À deux, ils ne sont plus qu'un, leurs deux corps dans le même,
À deux, ils ne font qu'un, car les amoureux s'aiment,
À deux, ils ont donné, à un être le jour,
Les amoureux ne sont, qu'une unique personne,
Et ce même être à deux, il se prénomme Amour,
Il ne vivra que si, l'un à l'autre ils se donnent.
04/89 - 06/89
Dieu
Par un beau soir j'ai pu, enfin te retrouver,
Ça faisait des années, maintenant que j'y pense,
Que sans aucun répit, ô comme par démence,
Dans l'univers entier, je t'avais recherché.
Mais dans tout endroit où, mes yeux pouvaient aller,
Je n'ai trouvé partout, que ton éternelle absence,
Car c'est au plus profond, de chaque conscience,
Où se trouve la vie, que tu t'étais caché.
Tu n'avais pas de corps, pas même de visage,
Ô seigneur tout puissant, tu n'es rien qu'une image.
Mais tu dois nous aider, à voir au fond de nous,
Cette image de toi, qui pourtant étincelle,
La seule vérité, qui de rien fait un tout,
Cet amour de la vie, qui souvent m'émerveille.
04/89 - 06/89
Fame
Inspiré chaque jour, par cette même envie,
De toujours tout gagner, à n'importe quel prix,
Et tout au fond de toi, ce lion qui rugit,
Va fondre sur sa proie, combattant pour la vie.
Mais cette renommée, que tout le monde envie,
Cette gloire adulée, toi seul en sait le prix,
Mais ton coeur est blessé, ce lion qui rugit,
Combat tous les vautours, qui lui volent sa vie.
Entouré, écrasé, sans cesse sous pression,
Tu devras lutter pour qu'on retienne ton nom.
Fame, love and money, seront ta récompense,
Mais pour la posséder, tu devras travailler,
If you can work enough, tu gagneras ta chance.
Que la victoire soit, au bout de tes deux pieds !
04/89 - 06/89
War
Un, deux, un, deux, un, deux, marchant toujours au pas,
Vers un monde plus fou, je marche vers la guerre,
Un, deux, un, deux, un, deux, comme un mort qu'on enterre,
Je marche vers l'enfer, vers un monde plus bas.
Un, deux, un, deux, un, deux, marchant toujours au pas,
Ce soir je m'en irai, ce soir fais ta prière,
Un, deux, un, deux, un, deux, je quitte cette Terre,
Je te quitte à jamais, oh non ne pleure pas.
Car je n'ai pas choisi, l'enfer où l'on m'envoie,
Car je n'ai pas choisi ce chemin, cette voie.
Ma mort fera de moi, un martyr, un héros,
Sous les coups des fusils, je donnerai ma vie
À la postérité. Est-ce un acte si beau,
De finir comme un con, qui meurt pour sa patrie ?
04/89 - 06/89
Baby blue
Tu vis dans un monde où, je ne peux plus entrer,
Loin de tout, loin de nous, et loin de notre monde,
Tu vis sur une terre où les rêves abondent,
Loin de nous, loin de tout, bien trop loin mon bébé.
Et pourquoi sommes-nous, ridicules et niais,
Quand nous voulons aller, là où tu vagabondes ?
Nous voulons nous laisser, emporter par cette onde,
Qui t'envole si haut, bien trop haut mon bébé.
Mais tu n'as aucun coeur, toi qui de tout se joue,
Innocent et cruel, ô toi my baby blue.
Ta vérité nous fait, à chaque fois si mal,
Elle nous blesse encor, plus que tous ces mensonges,
Et comme un long couteau, qui brise l'idéal,
Ta vérité détruit, nos rêves et nos songes.
04/89 - 06/89
Vie
Tout te semble aujourd'hui, devoir se terminer,
S'envoler à jamais, se perdre dans la suie,
Tout devrait s'arrêter, que la vie soit finie,
Que tout ne soit plus rien, tout devrait s'arrêter.
Il n'existe plus rien, au monde où tu es né,
Qui puisse encor valoir, que continue la vie,
Que coule encor le temps, plus d'espoir, plus d'envie,
Plus rien qui vaille encor, la peine de céder.
Mais rien ne peut changer, et la vie continue,
Poursuite insensée, que tu n'as pas voulue,
Il faut tout oublier, and the show must go on,
Finalement ta vie, n'inquiète pas les autres,
Tu ne peux rien changer, there is no turning on,
Finalement tu n'es, que poussière et rien d'autre.
04/89 - 06/89
Sens commun
Homme du sens commun, toi qui n'es presque rien,
Tu suis le cours du temps, tu vas où l'on t'entraîne,
Et tu ne choisi pas, la vie que tu mènes,
Tu dois te conformer, aux critères communs.
Les gestes que tu dais, les discours que tu tiens,
Sont des mots empruntés, qu'il fallait que tu prennes,
Puisque la vérité, les autres la détiennent,
Les autres qui pourront, dessiner ton chemin.
Ne peux-tu échapper, au courant qui t'emporte,
Construire des maisons, sans qu'on t'ouvre les portes,
Marcher dans la rue, sans panneaux d'interdiction,
Être la goutte qui, fait déborder le vase
Dont tu es prisonnier, à cause d'"à quoi bon !" ?
Ne peux-tu donc changer, ce monde qui t'écrase ?
04/89 - 06/89
Optimiste
Sans but et sans pourquoi, on s'invente des rêves,
Absurdes illusions, qui s'écroulent toujours,
Pourquoi est-il permis, de bâtir chaque jour,
Des petits bouts d'espoir que la vie nous enlève ?
Comme un arbre qui meurt, dont on suce la sève,
On nous laisse mourir, en suçant notre amour,
Cet utopique amour, du bonheur sans détour,
Qu'on nous laisse espérer, qu'on nous promet sans trêve.
Et lorsqu'on est si haut, pourquoi tomber si bas ?
Pourquoi descendre encor, plus profond chaque fois ?
Pourquoi ai-je si peur, de tomber du nuage,
Où mon espoir m'emporte et où je suis si bien ?
Et pourquoi cet espoir, s'envole avec l'orage,
Qui après le soleil, qui toujours tout éteint ?
04/89 - 06/89
Passions
Le Dieu qui t'a sculptée, ô n'a pas oublié,
De greffer en ton coeur, une mer infinie,
Là où viennent plonger, les passions de ta vie,
Et où chacun de nous, désirait nager !
Sans buts et sans raisons, valables à donner,
Portée par tes passions, tu marches dans la vie,
Éclairée par ce feu, qui guide tes envies,
Puisses-tu à jamais, de la sorte briller !
Mais ce bel incendie, qui bien souvent t'habille,
T'aveugle trop souvent, ô toi petite fille !
Que ce feu de passions, qui toujours brûle en toi.
Que cet ange-démon, qui dans ta tête file,
Que ce feu de passions, ne te brûle pas,
Que cet ange-démon, ne soit pas trop habile !
04/89 - 06/89
Érato
Tu t'offres sans retour, à ceux que tu choisis,
Tu leur donnes toujours, l'inspiration divine,
Celle qui à son tour, d'une plume si fine,
Pourra donner le jour, à leur plus profond cri.
Et tu viens éclairer, les pages de mes nuits,
Et tu viens caresser, d'une voix si câline,
Mes silences troublés, mes peurs que tu devines,
Et tu viens transposer, mes pensées en écrits.
Toi seule peut combler, les vides que j'accuse,
Toi seule peut m'aider, ô toi, fidèle Muse.
Ô toi, chère Érato, ne m'abandonne pas,
Il est encor trop tôt, ô pour que je me passe,
De toi mon Érato, j'ai tant besoin de toi,
Pour marcher sur cette eau, ô qu'avec toi j'embrasse.
04/89 - 06/89
Nombres
Sept merveilles en tout, critères du bon goût,
Et neuf Muses aussi, qui éclairent la vie,
Et mille et une nuits, où j'oublie mes envies,
Rien du tout rien qu'à nous, ça me rend un peu fou.
Quatre blonds pour un roux, et cinq francs pour cents sous,
Paris en une nuit, mes heures qui s'enfuient,
Neuf semaines et d'mi, et mes jours qui m'ennuient,
Rien du tout rien qu'à nous, ça me rend un peu fou.
Nos cinq sens sont touchés, ces dernières années,
Des nombres par milliers, dans des milliers d'idées,
Sont venus se greffer, sans buts avoués.
Pour que je fasse tout, tous mes buts que j'avoue,
Une vie, c'est assez, mais nos jours sont comptés,
Les nombres sont partout, et la vie est si floue.
04/89 - 06/89
Artiste
Touché, jours après jours, par le souffle de Dieu,
Inspiré par l'amour, inondé par la chance,
Tu lisses les contours, de ce temps qui balance,
Dans la nuit et le jour, éclairé par le feu.
Et ce don infini, ce pouvoir merveilleux,
De donner une vie, aux rêves que tu penses,
Est un don interdit, qu'aucun autre dépense,
Mais que chacun envie, comme un rêve si bleu.
Mais un grain de folie, a germé dans ta tête,
Mobilisant ta vie, ta raison qui se jette,
Et retrouve là-bas, ta plume et ton marteau,
Ton talent qui se bat, pour chercher dans ta vie,
Les armes que tu as : ta flûte ou ton pinceau,
Et combattre ici-bas, les ponts de ta folie.
04/89 - 06/89
Effort
La goutte sur ton front, qui coule et coule encor,
Viens poser sur tes yeux, la route qui s'élève,
Plus haut que l'infini, comm' dans un mauvais rêve,
Qui vient se refléter, sur cette perle d'or.
La sueur sur ton front, miroir de tes efforts,
Te montre les chemins, sur lesquels ta roue crève,
Pour vaincre les dangers, comm' frappé par un glaive,
Tu dois encor suer, et pédaler plus fort.
Mais tout droit devant toi, la route grimpe,
Tu dois grimper aussi, pour gagner cet Olympe,
Pour atteindre ce but, où te mènent les vents.
Tu ne penses à rien, et tu n'as plus en tête,
Que cet unique espoir, de vaincre enfin le temps,
Que stoppent tes efforts, que la course s'arrête !
04/89 - 06/89
Petite fille
Seule et abandonnée, venue de nulle part,
Sans aucune raison, et sans autre bagage,
Que toi-même et la vie, dans laquelle tu nages,
Tu marches dans la nuit, en chassant le brouillard.
Sans véritable but, et sans point de départ,
Tu voles dans la nuit, pour tourner une page,
Pour oublier la pluie, pour oublier l'orage,
Tu voles dans la vie, avant qu'il soit trop tard.
Et il n'y a plus rien, pour toi petite fille,
Sur ce si long chemin, où poussent les orties,
Non plus rien d'important, plus rien qui vaille encor,
La peine de puiser, dans ce splendide charme,
Qui éclairait nos vies, rayonnant sur nos corps,
Et changeait nos envies, en contenant nos larmes.
04/89 - 06/89
Delirium
Et il y a en moi, l'étrange sensation,
De toujours vivre en moi, une lutte infernale,
Entre moi-même et moi, une guerre s'étale,
Qui détruit chaque jour, mon entière raison.
Et je me vois toujours, n'avançant que par bonds,
Dans un monde si flou, le visage si pâle,
Cherchant inconsciemment, la solution finale,
À ce délire qui, me fait tourner en rond.
Et n'appartenant plus, à ma propre personne,
Il me faut arrêter, l'aliénant glas qui sonne,
Avant qu'il soit trop tard, que je ne puisse rien.
Que je ne puisse rien, faire ou tenter de faire,
Ô sans que l'autre en moi, ne resserre les liens,
Qui dans cette folie, jours après jours m'enterrent.
04/89 - 06/89
Musique
Un piano sous tes doigts, une guitare à la main,
Tu donnes sans compter, les notes qui inondent,
Les oreilles bouchées, de la foule qui gronde,
Qui tape dans ses mains, sans y comprendre rien.
Mais tous ces inconnus, qui croisent ton destin,
T'imposent leurs désirs, leurs envies furibondes,
Et tu devras ainsi, construire un autre monde,
Et chaque jour nouveau, bâtir des lendemains.
Car tu t'es engagé, dans la vente de rêves,
Mais quand coule le temps, la demande s'élève,
Chaque jour un peu plus, toujours encor plus noir',
La vie qui continue, d'un calme satanique,
Emporte sur sa voie, ton immense pouvoir,
Mais au bout du couloir, il reste ta musique.
04/89 - 06/89
Drogue
D'impuissance en soucis, de conflit en dégoût,
D'un rêve qui s'envole aux cauchemars de verre,
Déchirer le cocon, casser les murs de pierre,
S'évader des prisons, je m'éloigne de tout.
Et je m'élève alors, vers un monde plus fou,
Je flotte là bien haut, au-dessus de la Terre,
Et plus près du soleil, je frôle la lumière,
Bien au-dessus de tout, je me trouve partout.
Mais pourquoi ce mystère à la peau un peu dure ?
Pourquoi faire la guerre à ces forces obscures ?
Pourquoi la lumière a un goût de paradis ?
Quand elle sera là, cognant contre ma porte,
Demander lui pourquoi, elle attend jusqu'ici,
M'arrache d'ici-bas, quand la dose est trop forte.
04/89 - 06/89
Suicide
Après tous ces chagrins, tout ce que j'ai souffert,
Je veux des lendemains, bien loin de cette Terre,
Où les rêves éteints, éteignent la lumière,
Je ne sais plus très bien, si je vis en enfer.
Et que vienne la fin, qu'on sorte de l'éther,
Et que je sois enfin, tiré de cette affaire,
J'ai essayé en vain, oui toutes les manières,
De me tirer du bain, d'émerger de la mer.
Si ma vie m'appartient, je veux pouvoir en faire,
Ce qui me semble bien, tout ce que j'en espère,
Mais je n'espère plus rien, plus rien de cet hiver,
Qui me gèle les mains, que la mort qui m'enterre,
Qui viendra un matin, m'élever dans les airs,
M'arracher du destin, exhaussant ma prière.
04/89 - 06/89
Smile
Tu sembles si léger, flottant dans le bonheur,
Volant contre les vents, défiant le temps et l'âge,
Il brille dans tes yeux, il vit sur ton visage,
Une lumière bleue, qui jamais ne s'éteint.
Resplendis, shine on you, ô éclaire nos coeurs,
Avec tous ces rayons, éclaire nos visages,
Avec les joies semblant, éclairer ton image,
Mais qui ne sont en fait, que signes extérieurs.
Car ton sourire amer, n'est rien qu'un artifice,
Qui doit te retenir, de choir du précipice,
Où ton for intérieur, tes profonds sentiments,
Qui battent dans ton coeur, ô sans cesse te poussent,
Alors pour rire encor, ne pas tomber dedans,
Tu nous fais croire encor, que ta vie est si douce.
04/89 - 06/89
Futur
Un jour, il reviendra, dans nos vies, dans nos corps,
Un jour, il brillera, ce soleil que j'adore,
Un jour, resplendira, cet astre qu'on implore,
Un jour, il tournera, ce si grand disque d'or,
Un jour, l'amour sera, de nos feux, le plus fort,
Un jour, il brûlera, toujours plus chaud encore,
Un jour, refleurira, la vie qui vient d'éclore,
Un jour, nous portera, le vent qui souffle encor,
Un jour, s'arrêtera, notre longue dérive,
Un jour, disparaîtra, notre peur en ogive,
Un jour, apparaîtra, un univers plus pur;
Un jour, ô renaîtra, une autre vie moins dure,
Un jour, tu aimeras, notre propre futur,
Un jour, demain viendra, et ça je te l'assure...
04/89 - 06/89